Dossier de présentation Retour site la Collégiale d´Ibos
« Liszt trouva dans le catholicisme son inspiration la plus profonde et devint le plus grand compositeur d’Eglise du XIXe siècle […]
C’est un catholique libéral. Sa religion est avant tout esthétique, son art ne s’inspire pas du dogme. Issu du spiritualisme de Chateaubriand, cet art est catholique par son allure, ses formes, ses accents ; sa puissance tragique peut rappeler les coloris de la Pietà de Delacroix.
Liszt ne suit pas la tradition de l’art sacré : il y puise les thèmes grégoriens qu’il développe comme le prédicateur prend un verset de l’Ecriture pour écrire le texte de son sermon.» (Emile Haraszti, Franz Liszt, Paris 1967, p.239)
Entré dans le Tiers-ordre de Saint François à Budapest en 1856, Liszt réside à Rome de manière régulière à partir de 1861. Il pense pouvoir influencer le Vatican dans le noble but de rénover et améliorer la musique religieuse. Malheureusement, il n’aura pas plus de succès dans cette entreprise que son confrère Rossini, pourtant compositeur favori de Pie IX : ni l’un ni l’autre ne réussissent à faire admettre le chromatisme, par exemple, ou encore la présence des femmes pour interpréter la musique liturgique.
Liszt connait trois papes durant ses séjours à Rome : Pie IX, Léon XIII et Pie X. Pour l’avènement des deux derniers, il compose l’Inno del Papa (Tu es Petrus), à la gloire du nouveau successeur de Pierre.
Bien intégré au sein de la puissante société romaine, il se produit dans les palais privés, donne des leçons de composition, crée, lorsqu’il le peut, ses œuvres religieuses dans les églises de la ville éternelle et se fait entendre en privé, à Castel-Gandolfo ou à la Bibliothèque vaticane, pour le plus grand plaisir de Pie IX, notamment.
Mais renier son propre génie pour plaire à Rome, cela Liszt ne peut s’y résoudre. Pourtant sa foi est véritable, son engagement profond, au point que l’inspiration religieuse déborde largement le cadre de sa musique spirituelle. Le compositeur place des cantiques sur des thèmes grégoriens là où on les attend le moins : le Crux fidelis de La Bataille des Huns, poème symphonique inspiré du tableau de Kaulbach, transforme inexorablement en amour de Dieu la haine des hommes et la violence des armes.
Malgré ces signes évidents de la dévotion de l’homme, l’Eglise ne peut se résoudre à homologuer Liszt et son œuvre, ou même à lui reconnaître la qualité officielle de compositeur liturgique.
Sa Missa Choralis, destinée aux cérémonies du 1800e anniversaire du Saint Siège (66 – 1866) ne sera jamais exécutée à Rome. En dépit de ses efforts pour comprendre ses interlocuteurs, de ses lettres explicatives réitérées, de ses prières et de ses retraites personnelles dans les monastères de la région, l’abbé Liszt voit s’éloigner petit à petit les faveurs dont le Vatican devait le combler ; c’est à peine s’il est nommé et consacré, sur le tard, chanoine titulaire par son ancien protecteur, bientôt en disgrâce, le Cardinal Hohenlohe.
Pourtant, le chantre du Seigneur continue à suivre son inspiration.
Le Via Crucis, les Septem Sacramenta et le Rosario marquent un tournant dans l’écriture du maître en même temps que la fin de ses illusions romaines. Ces œuvres magnifiques, pensées pour le culte, sont refusées en bloc par l’éditeur officiel de l’Eglise, la maison Pustet de Regensburg (Ratisbonne).
Le Via Crucis finira par être édité et créé à Budapest 50 ans après la mort du compositeur ; et ce retard, sans doute, ne desservira pas l’œuvre, car l’on peut se demander lequel de ces censeurs, romains ou allemands, aurait pu apprécier, à l’époque, ce texte si moderne, si novateur dans son dépouillement et son chromatisme exacerbé.
Dans le duel de la chair et de l’esprit qui marqua sa vie entière, Franz Liszt a souvent prêté le flanc à la critique. « Nul doute que sa dévotion n’ait comporté plus d’effusions mystiques que d’ascétisme », nous dit son biographe Emile Haraszi.
Mais il nous rappelle aussi ce que transmet son œuvre :
« Si Liszt est vulnérable dans ses fautes, sa dévotion à la Croix, l’humilité, l’esprit de sacrifice, la bonté qui éclatent dans ses lettres comme dans ses actes, enfin l’inspiration mystique de ses œuvres, font de lui le pénitent sincère dont la bouche s’est ouverte pour chanter « Si vous considérez nos iniquités, Seigneur, Seigneur, qui de nous subsistera ? » (Psaume CXIX – 3) ».
Présentation du Chœur Henri Duparc
Né en 1981, le chœur Henri Duparc chante sous la direction de Jean-Paul Salanne,
son chef fondateur. Évoluant souplement en fonction des répertoires, cet ensemble
propose, tour à tour, des pièces pour chœur
mixte, voix égales d’hommes ou de femmes, a cappella ou avec
divers accompagnements instrumentaux.
Soucieux de la qualité de ses prestations, le chœur travaille la technique
vocale et compte en son sein des solistes formés à son école.
La Ville de Tarbes soutient les projets du chœur depuis sa création,
permettant la production régulière de concerts originaux. Une part importante
des programmes du chœur est en effet consacrée à la découverte du répertoire de
musique française sacré ou profane des 19e et 20e
siècles. Depuis les tous premiers enregistrements du Requiem de Gabriel Fauré, jusqu’aux oratorios d’Arthur
Honegger, il sert ainsi les œuvres d’Henri Duparc, Lili Boulanger, Francis
Poulenc, Georges Bizet, Adrien Barthe, Hector Berlioz ou Charles Gounod.
Le chœur collabore de manière régulière avec divers ensembles vocaux ou
instrumentaux : l’Orchestre de Chambre de Toulouse (Vêpres
solennelles pour un Confesseur ou le Requiem de Mozart), le Quatuor Arranoa (Messe
des Pêcheurs de Villerville de Fauré et Messager), le chœur d’hommes Oldarra (Messe pour deux chœurs
et deux orgues de Widor ainsi que diverses créations des œuvres sacrées
d’Adrien Barthe).
Accompagné depuis plusieurs années par le pianiste Gilles Boyer, le chœur a
développé aussi des productions dans lesquelles il tient une partie
soliste : c’est le cas de la Petite Messe Solennelle de Rossini, des Quatuors de Brahms ou des Djinns de Fauré.
Particulièrement sensible à l’aspect patrimonial de ses interventions
musicales, le chœur affectionne la Collégiale d’Ibos, tant pour son acoustique
que pour ses dimensions idéalement proportionnées. Il a ainsi organisé à
maintes reprises des productions exceptionnelles pour ce lieu qui ne l’est pas
moins. Un public nombreux et enthousiaste a partagé les émotions musicales et
la magie du lieu en écoutant le Requiem allemand de Brahms dans sa version originale à deux
pianos ou encore les grands Motets d’Anton Bruckner a cappella.
En 2013, une collaboration avec des chanteurs et des musiciens et un
comédien de la région Aquitaine a permis la création de l’intégralité d’une
cérémonie des Rameaux d’origine brésilienne : La Messe et la Passion « Dominica in Palmis » de Lobo de
Mesquita a ainsi donné lieu à un grand succès, suivi d’un enregistrement CD et
DVD.
Pour cette année 2014, le chœur produira, le 13 avril prochain, un concert
uniquement consacré à la musique sacrée de Franz Liszt, avec la complicité de
Gilles Boyer, piano et de Marc Chiron, orgue.
Comme l’année passée, l’enregistrement audio et vidéo de cet évènement
bénéficiera de ressources techniques importantes (mise en lumière effectuée par
un organisme professionnel).
Gabriel FAURE
Requiem, version
originale de 1888. Pie Jesu de Lili BOULANGER.
Église
Sainte Marie de Plaisance du Gers.
César FRANCK
Les Sept Paroles du
Christ sur la Croix, version originale.
Abbaye de Saint Savin,
Hautes-Pyrénées.
LOBO DE MESQUITA Dominica
in Palmis, la Semaine Sainte au Brésil par un contemporain de Mozart.
Château
de Matteus, Portugal.
FAURE- MESSAGER Messe
des Pêcheurs de Villerville, Cantique de Racine, Motets, Souvenirs
de Bayreuth, Amour d’Hiver.
Auditorium
Gabriel Fauré, Tarbes.
Pour contacter le Chœur Henri Duparc :
choeurhenriduparc@orange.fr ou jeanpaulsalanne@orange.fr